« Si l’éducateur est celui
qui sait, si les élèves sont ceux qui ignorent, il incombe au premier de
donner, de remettre, d’apporter, de transmettre comme en dépôt son savoir aux
seconds. Il n’est donc pas étonnant que, dans cette vision “bancaire” de
l’éducation, les élèves soient vus comme des êtres d’adaptation, d’ajustement.
Et plus ils s’emploient à archiver les dépôts qui leur sont versés, moins ils
développent en eux la conscience critique qui leur permettrait de s’insérer
dans le monde, en transformateurs de celui-ci. En sujets. Dans la mesure où
cette vision bancaire de l’éducation annule ou minimise le pouvoir créateur des
élèves, qu’elle stimule leur naïveté et non leur esprit critique, elle
satisfait les intérêts des oppresseurs : pour eux, il n’est pas fondamental de
mettre à nu le monde, ni de le transformer. »
Nouvelle traduction du portugais (Brésil) par Élodie Dupau et Melenn Kerhoas Préface d'Irène Pereira, accéder au livre sur le site de l'éditeur : cliquer ici